C'est Daily Beast qui a soulevé le lièvre. Dans un article paru ce vendredi 23 septembre, le site révèle que Palmer Luckey, qui a fondé et revendu Oculus à Facebook pour 2 milliards de dollars, a apporté un soutien financier à une organisation pro-Donald Trump, sulfureux candidat républicain à la présidence des Etats-Unis.

Ce groupe s'appelle Nimble America. Son activité, qui prend racine sur reddit, se concentre sur le "shitposting" (autrement dit poster des commentaires agressifs et insultants sur l'Internet) et la création de memes anti-Hillary Clinton sexistes et racistes destinés à une diffusion virale. Parmi les membres actifs, on trouve Milo Yiannopoulos, journaliste britannique penchant à l'extrême droite et soutien du Gamergate éjecté de Twitter en juillet 2016 après avoir joué un rôle dans la campagne de harcèlement dont a été victime l'actrice de Ghostbusters, Leslie Jones.

Et selon Daily Beast, un mystérieux et prétendu richissime donateur trouvant l'idée de ce rassemblement de trolls amusante et se présentant sous le pseudo de NimbleRichMan n'est autre que... Palmer Luckey.

Des développeurs se retirent

Celui-ci a depuis en partie nié les faits qui lui sont reprochés sur Facebook, expliquant qu'il n'était pas celui qui se cachait derrière les posts de NimbleRichMan et qu'il s'était contenté de faire une donation de 10.000 dollars à Nimble America, qu'il considère comme ayant de bonnes idées sur la façon de communiquer auprès des jeunes électeurs. Il précise au passage qu'il envisage de voter pour le candidat du Parti Libertarien, l'homme d'affaires Gary Johnson. Et d'ajouter qu'il est naturellement désolé de la tournure des événements. Mais il semble qu'il est déjà trop tard.

Le fait que le jeune entrepreneur de 24 ans puisse employer l'argent récolté grâce à la vente d'Oculus pour ce genre d'agissements ne passe pas pour tout le monde. Comme le rapportent Motherboard ou encore Gamespot, plusieurs développeurs sont montés au créneau.

Insomniac Games a tenu à affirmer que les opinions de Luckey ne reflétaient pas ses valeurs ni celles de nombreux employés d'Oculus avec lesquels les parents de Ratchet & Clank travaillent au quotidien.

Polytron (Fez), ainsi que plusieurs studios indépendants ont commencé à clamer qu'ils ne souhaitaient plus soutenir l'Oculus Rift tant que Luckey collabore à l'Oculus VR.

D'autres comme le fondateur de Carbon Games, James Green considèrent qu'il a le droit de soutenir qui il veut sur le plan politique.

Reste à voir comment la communication autour de la polémique va s'articuler à quelques semaines de la sortie de l'Oculus Touch et si le contrecoup va se faire sentir au niveau des consommateurs.